lundi 29 novembre 2010

Neige.1



 
Neige.1

"A Noël je n'ai plus envie de rose que je ne voudrais de neige au printemps. J'aime chaque saison pour ce qu'elle apporte."

William Shakespeare


dimanche 14 novembre 2010

Le coffret du grenier interdit

Cet été j’étais en vacances chez mes grands-parents avec mon cousin Paul. Ils habitent un petit village en bordure de Lyon, dans une vieille maison en pierre qui avait appartenu à mes aïeux maternels.
Chaque matin, ils allaient au marché. Ainsi, Paul et moi restions une heure seuls.
La maison de mes grands parents est composée d’un rez-de-chaussée, d’un étage et d’un grenier. Le grenier était interdit. Le soir on se racontait des histoires, on imaginait ce qu’il renfermait. Des trésors, des cartes…
Un matin, où comme d’habitude le Pépé et la Mémé étaient partis au marché, la curiosité l’emporta sur l’interdiction : on monta au grenier. Je grimpa à l’échelle le premier et poussa la vieille trappe qui souleva un nuage de poussières quand elle vint heurter le sol. Prévoyant qu’il n’y aurait pas de lumières, nous avions une lampe de poche. Paul l’alluma en faisant naviguer le faisceau dans la pièce qui se révéla très petite. On ne découvrit pas de trésors ni de cartes d’îles désertes, mais simplement un coffret en bois. Peut-être ce que l’on cherchait était à l’intérieur ? Je m’approchais de l’objet espérant y trouver de l’or et des joyaux. Mais au même instant, la porte d’entrée claqua et j’entendis clairement la voix de ma grand-mère disant au Pépé :
- N’oublie pas d’aller à la mercerie tout à l’heure.
La porte d’entrée se rouvrit puis se referma. On fit volte face et en quelques secondes nous avions refermé la trappe et rangé l’échelle. On se retrouva dans notre chambre à rêver de milles trésors, façon Mille-et-une-Nuits .
Le lendemain, mes grands-parents partirent pour le marché et nous remontâmes à toute vitesse. Je m’approchais du coffret, enlevant du revers de la main la poussière qui s’y était entassé. Je l’ouvrit. On ne trouva pas d’or ou de joyaux mais un immense tas de lettres. Toutes écrites de la même écriture délicate et élégante, mais tremblante. J’en pris une au hasard, le papier avait jauni et même, quelque fois, s’en allait en lambeaux. Je mis beaucoup de temps à déchiffrer les prénoms, l’encre ayant pratiquement disparu. Elles étaient de Jacques pour Lucienne. Je fouillais dans ma mémoire et me souvint que ces deux personnes étaient mes arrières grands-parents maternels. Une date était inscrite en haut à droite de la feuille. On ne pouvait pas voir le jour ni le mois car le papier avait été déchiré en cet endroit, mais l’année était assez claire : 1916. Je la lu à haute voix avec beaucoup de mal :

Chère Lucienne,
pour l’instant je vais bien. Je ne veux pas te faire peur mais
je doute de ne jamais vous revoir, toi et les enfants. La guerre
est une vraie saleté et je ne pleurerai pas quand elle se terminera,
si elle se termine un jour…
Il y a de l’eau partout, on trempe dans la gadoue jusqu’aux genoux,
quand on trouve un endroit sec, on croit rêver.
Parle moi des enfants, de ce que tu fais la journée. Ton
écriture me rassure, elle me fait tout oublier en quelques
secondes. Ecris moi le plus vite possible.
Je t'aime tellement

Jacques

PS : Dis aux enfants que je les aime. Et que je ne les oublierai jamais.

Paul et moi étions tellement passionnés par ces lettres que nous n’entendîmes pas la porte d’entrée ni le pas de notre grand mère qui venait d’entrer. Au bout d’un moment nous nous retournâmes. Notre grand-mère était là, devant nous, les larmes aux yeux. Cependant elle ne nous disputa pas, bien au contraire, elle nous décocha un grand sourire et nous fit signe de descendre.
Le reste des vacances se passa sans incident ni allusion à ce qui s’était passé. Je n’osais pas en parler de peur de lui raviver de mauvais souvenirs. Mais j’en avais vraiment envie et j’aurais bien voulu qu’on en parle tout les deux. Mon cousin Paul lui, n’en n’avait pas vraiment grand-chose à faire, c’était plutôt le genre à demander ce qui c’était passé en 14-18.
A la fin des vacances, on s’était réuni dans le salon pour les « Au revoir » quand Mémé me donna un paquet rectangulaire : le coffret en bois. J’étais tellement heureuse que j’ai consacré des semaines entières à la lecture de ces lettres et je les ai toutes réécrites pour que les prochains lecteurs puissent les lire sans problèmes. Maintenant, j’ai l’impression de connaître mon arrière grand-père. Nous avions raison de rêver : le grenier renfermait bel et bien un trésor.

vendredi 5 novembre 2010

Darkness (BD)

Darkness

Il y a certains secrets qui ne devraient jamais être révélés. Et dans les ténébres, ils prennent une tout autre dimension.