mardi 23 août 2011

Chronique de Marcy.1

J'ai le regard perdu dans le vague. La Terre se consume en bas, je peux encore la voir. Petit globe autrefois bleu, devenu rouge flamboyant.
Je suis au commande du vaisseau et je cherche, pour le moment sans succès, le journal de bord. Le capitaine était un excentrique convaincu et je suis certaine qu'il n'a pas tenu à utiliser l'espace prévu à cet effet dans l'ordinateur central. Je m'imagine qu'il a utilisé un carnet, ou quelque chose dans le genre. Un objet démodé, déjà à son époque mais qui a le mérite de passer les âges.
En attendant de le retrouver je me suis dit que puisque l'espace était libre dans l'ordinateur, j'allais tenir mon propre journal de bord.
Je commencerais donc par vous raconter mon arrivée dans cet étrange lieu rempli de vide, de mystère et, bizarrement, d'histoire. C'est la première impression que j'ai eu en abordant le sas d'arrivée. J'ai toujours détesté les combinaisons spatiales, j'ai littéralement l'impression de suffoquer, d'être dans le vide absolu et de ne plus jamais pouvoir ressentir à nouveau la pesanteur terrestre.
Heureusement pour moi, je n'ai eu que quelques centimètres à faire entre mon vaisseau et celui que j'abordais. La secousse fut violente, la porte du sas s'ouvrit non sans difficulté. A l'intérieur, je retrouvais les images que l'on m'avait montré avant mon départ. De vieilles combinaisons pendaient attendant de nouveaux astronautes qui ne viendraient plus jamais. Ce vaisseau aurait été sur Terre la poussière aurait tout envahi. Je refermais précautionneusement la porte entre le sas d'entrée et le sas "penderie". Là, j'enlevais mon casque, et l'odeur me frappa les narines. Ce n'était pas spécialement désagréable, mais plutôt insolite. Le vaisseau sentait la lessive. Il sentait le savon. Et cela devait vraiment sentir fort dans tout l'appareil pour avoir réussi à s'infiltrer dans la salle la mieux isolée.
J'enlevais complètement ma combinaison et la suspendit avec les autres. Je reculais légèrement pour admirer le contraste entre les anciennes, lourdes, ridiculement grosses et les "nouvelles" de mon époque : collant au corps, légères comme des plumes mais renforcées avec un acier qui permet de garder un total contrôle de son corps dans l'espace. Bien sûr, il faut toujours s'attacher, mais même le scientifique le plus assidu et hargneux ne trouvera pas de solution à ce problème.
Enfin, j'entrais dans le vaisseau.
Et ce fut un vaste étonnement...il me semble que je n'ai pas fini d'être étonnée.
L'appareil est immense, l'un des plus grands, si ce n'est le plus grand, que j'ai jamais vu et pourtant j'en ai vu quelques-uns. Tranquillement je me suis avancé dans cette étendue métallique désertique. Il n'y avait aucune trace d'un quelconque être humain. Pas un mouvement, pas un vêtement. Rien. Je suis définitivement le seul être humain à bord. Et pourtant je sentais comme une forte énergie. Une énergie qui me hurlait qu'il y avait quelque chose à découvrir.
Je n'ai pas pris la peine de fouiller les pièces devant lesquelles je passais. Ma première mission : trouver le journal de bord. C'est lorsque je suis arrivée à la cabine que j'ai vu la Terre. Brûlée. Une énorme flamme se consumant dans l'univers. Ce n'était plus qu'une planète sans vie, hurlant et criant son désespoir. J'appris ce qui s'était passé par le dernier enregistrement de la BASEH.
Mais ceci est une autre histoire. Je vais me rechercher quelque chose à manger. Je continuerais plus tard.

Stop.

Source de l'image

Aucun commentaire: